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Quand chercheur rime avec entrepreneur

De l’idée d’un produit à la création d’une entreprise, le chemin est long et connaît de nombreux virages.

Pierre Gellie est physicien. Docteur, sa thèse à Paris Diderot portait sur les « propriétés spectrales des lasers à cascade quantique térahertz». Aujourd’hui, il est aussi co-fondateur de Lytid (prononcer « laïtid », à l’anglaise), société spécialisée dans les technologies térahertz. 

Au gré de ses collaborations et de ses rencontres durant sa thèse et après, au laboratoire Matériaux et Phénomènes Quantiques (MPQ) de Paris Diderot et ailleurs, l’idée fait son chemin : fonder une entreprise, ce dont Pierre avait envie depuis longtemps, et concevoir un système d’imagerie térahertz pour du contrôle non-destructif industriel.

Depuis la conception du premier prototype en 2014, l’eau a coulé sous les ponts. Ils sont désormais deux, un nouveau prototype est en cours de développement et Lytid est bel et bien fondée.

Dans les coulisses de l'entrepreneuriat

Jean-Charles Roche rejoint Pierre en février 2015. Ingénieur, connaisseur de l’industrie et détenteur d’un master spécialisé dans l’entrepreneuriat, il participe aussi à la conception du prototype, mais son atout, c’est le business development.

Avant de créer l’entreprise pour de bon, les deux associés remontent leurs manches. Au programme : nouveau site web, nouveau nom, études de marché, demandes de subvention, développement du prototype, participation au concours i-Lab (concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes du ministère de la recherche et Bpifrance).

Le projet plaît et a sa raison d’être : malgré la présence de concurrents sur le marché de l’imagerie de contrôle, les besoins, en laboratoire comme dans le monde industriel sont là ; l’équipe est lauréate du concours i-Lab 2015, catégorie « émergence » et bénéficie déjà du soutien du laboratoire MPQ, de la Société d’Accélération de Transfert de Technologies (SATT) IDF INNOV ainsi que d’Agoranov (incubateur public d’entreprises de technologies innovantes).

Comme le souligne Pierre,

 

« On observe une envie, en France, de valoriser la recherche, un nouvel engouement pour créer des emplois et de la richesse grâce aux technologies innovantes. Les incubateurs, les prix, les accompagnements proposés sont la preuve de cet engouement. Ils sont très importants pour nous et sont un facteur de visibilité. Nos partenaires prestigieux donnent de la crédibilité au projet.  »

En août 2015, Lytid est enregistrée. C’est une étape marquante, mais le projet est en perpétuelle évolution.

Affaire à suivre…

L’équipe va intégrer le programme d’accompagnement « Challenge + » d’HEC  concentré sur l’optimisation du business model et sur la stratégie de pénétration des marchés. « L’espérance de vie de nombreuses start-ups est limité. Ce programme va nous permettre d’optimiser nos chances », explique Jean-Charles. En même temps, ils préparent déjà la prochaine édition du concours i-Lab, catégorie « création-développement », cette fois.

Côté recherche, on s’attèle à la finalisation du prototype que l’on espère vendre prochainement.

Quoi que l’avenir leur réserve, Pierre reconnaît là une « très belle » expérience qu’il recommande à toutes et à tous :

« C’est une aventure humaine, celle de la construction une équipe. Comptabilité, droit, recherche de partenaires, démarchage de clients… tout est à apprendre. Ce qui compte, c’est l’équipe qui met tout cela en place. »

Téraquoi ?

La lumière guide les chemins, éclaire les idées, mais fait aussi l’objet de bien des recherches scientifiques et de bien des applications.

Depuis le Big Bang, 98% de la lumière de l’univers est composée d’ondes térahertz, ondes qui n’existent pas naturellement sur Terre : elles doivent être générées artificiellement à l’aide d’une source. Chez Lytid, cette source s’appelle « laser à cascade quantique » (du fait de sa structure en cascade).

L’énergie des ondes térahertz est faible et donc non dangereuse pour la santé (rayonnement non-ionisant). Elle présente le grand avantage de traverser les matériaux, mêmes composites (pas le métal, en revanche), sans les détruire.

Envie de vous joindre à l'aventure ?

> Pierre et Jean-Charles souhaiteraient agrandir leur équipe : Lytid est prête à accueillir stagiaires et jeunes diplômé.e.s de l’université Paris Diderot. Pour plus d’informations, contacter Pierre Gellie via p.gellie@lytid.com ou au 06 99 37 50 53.